Eric Teilhard, président de la FNADE Auvergne Rhône-Alpes explique pourquoi la réduction du cout de traitement des déchets ménagers est difficile à mettre en place.
Pourquoi est-il difficile de réduire le cout du traitement des déchets ?
On a tendance à penser à la fois que le volume des déchets se réduisant, le cout du traitement des déchets doit coûter moins cher. C’est une erreur car on réduit le volume des déchets, mais surtout on opère un tri qualitatif qui suppose davantage de technique, d’investissements, et même de numérisation.
Quels sont les modes d’incitation susceptibles d’encourager au tri ?
Plusieurs solutions existent qui ont surtout été mise en oeuvre en Bretagne et en Alsace, beaucoup moins dans d’autres régions de FranceLa première solution, qui fonctionne, est la redevance incitative qui doit reposer sur des moyens simples pour être comprise, pratiquée et efficace. Les systèmes de pesée embarquées ne sont pas la solution. Il faut des systèmes simples, de comptage à la levée du bac, qui permettent de dire au ménage qui produit des déchets ce que lui coute chaque bac, ce qu’il économise lorsque il ne sort pas son bac d’emballage ménager dans la rue. Si l’économie est claire, les ménages peuvent espacer le recours au service.
Le second système est l’apport volontaire, dans des silos, avec tarification au dépôt. Mais là encore les habitudes ne sont pas faciles à inverser. Pour les ménages. Les habitudes ont été prises d’apporter le verre dans des silos spécifiques , mais, sauf expédience, ce n’est pas le cas pour les autres emballages. Les ménages ont encore le sentiment que le service d’enlèvement porte à porte doit être rendu.
Les élus eux-mêmes ont du mal à s’engager pour aller d’un système qui mutualise les couts, en prenant en compte la taxe d’habitation, pour aller vers un système prenant en compte la production de déchets ménagers. Un système basé sur la production de déchets impacterait plus nettement les foyers à faibles revenus qui participeraient davantage au financement de la collecte et du traitement.
Le système de traitement des bios déchets permet aussi d’espérer une réduction du volume des déchets. En quoi ce traitement à la source consiste-t-il ?
Le tri à la source des bio déchets consiste à séparer les bio déchets, carnés ou végétaux des autres déchets plastiques, métaux etc . , qui ne sont pas des emballages. Ce tri suppose la mise en place d’un troisième bac à côté du bac emballage et du bac déchets ultime. L’avantage est qu’il prépare une valorisation intéressante des biodéchets qui sont aujourd’hui souillés par exemple par des métaux, qui empêche de produire de compost de qualité.
La proportion de bio déchet qui représente environ 30% des déchets constituerait un apport appréciable pour une valorisation matière, en vue de la production de compost notamment. Elle permet d’accroitre le gisement de déchets pour la méthanisation une valorisation déjà largement pratiquée par nos entreprises puisque sur 28 centre de stockage en Auvergne Rhône-Alpes, 14 sont équipés pour valoriser le bio méthane.